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Communs et droits de la nature, même combat ? une conférence inspirante de Lionel Maurel en ouverture de Brest en communs

A côté de l’enregistrement sonore de cette belle conférence de Lionel Maurel, voici quelques extraits de textes qu’il nous a proposé dans cette belle conférence enrichis de quelques liens et introductions vers des articles publiés sur son blog, – S.I.Lex –,et en particulier la série Accueillir les Non-Humains dans les Communs.

Conférence Lionel Maurel

Et encore merci pour cette ouverture à cette question de plus en plus actuelle des communs et droits de la nature.



Vercors vie sauvage, La rivière Whanganui, reconnue par la loi en Nouvelle Zélande
comme une « entité vivante dotée de la personnalité morale »

Même combat ?

« L’opérationnalisation des Commons Pool Resources dans la théorie d’Ostrom sous la forme d’une gestion communautaire, c’est aussi « l’utilisation humaine des ressources naturelles ». Les humains d’un côté, tout le reste de l’autre – une division ontologique stricte entre les humains et les non-humains, les commoners et les Communs, les agents et la structure, les extracteurs et la ressource, la culture et la nature, les sujets et les objets, les uns qui utilisent activement et les autres qui sont passivement utilisés. »

Jonathan Metzger.



« La philosophie des Lumières et les sciences sociales sont nées d’un travail
d’épuration qui a consisté à exclure les non-humains de la vie commune pour en
abstraire la “société”, à savoir l’assemblée des humains produisant les conventions
qui les régissent et inventant les concepts appropriés pour ce faire.

[…] l’idée de symétrie, c’est-à-dire […] l’exigence qui consiste à introduire les nonhumains sur la scène de la vie sociale autrement que comme des ressources ou un entourage extérieur. Faire de l’anthropologie symétrique, de ce point de vue, cela
ne signifie pas expliquer la vie des humains par l’influence des non-humains, mais
rendre compte de la composition d’un monde où les uns comme les autres prennent
part en tant qu’acteurs – actants dirait Latour – avec leurs propriétés et leurs modes d’action, et constituent donc des objets d’intérêt égal pour les sciences
sociales »

Philippe Descola


La théorie de l’acteur réseau

- Bruno Latour, "nous n’avons jamais été moderne"

Essai d’anthropologie symétrique.

- « La domestication des coquilles Saint-Jacques et des marins
pêcheurs dans la Baie de Saint-Brieuc. Eléments pour une sociologie
de la traduction. »

Michel Callon. 1986


Ana Tsing et les « Communs Latents »

Le Champignon de la fin du monde

  • « Les Communs latents ne sont pas des enclaves exclusivement humaines
  • « Les Communs latents ne sont pas bons pour tous ».
  • « Les Communs latents ne s’institutionnalisent pas aisément ».
  • « Les Communs latents ne peuvent pas nous racheter ».

Les Marais Salants de Guérande comme exemple de Communs latents ?

voir A la recherche du Commun dans les Marais salants de Guérande, – S.I.Lex – 19 août 2019.

Les Marais salants de Guérande sont parfois cités comme un exemple de « Communs » encore en activité aujourd’hui. Le magazine Bastamag leur avait ainsi consacré en 2016 un article très complet, signé par Nolwenn Weiler et intitulé : « Un bien commun sauvé du béton et créateur d’emplois : les marais salants de Guérande ».

Vers des Communs Plus-Qu’Humains (More-Than-Human Commons) – Patrick Bresnihan

Le Commun comme « « processus de négociations collectives de limites et de
capacités » entre Humains et Non-humains


Arrêter de penser les Communs comme ressource avec les « Communs négatifs »

Le long démantélement de la Centrale de Brennilis

Un nouveau droit pour la terre Valérie Cabannes

La rivière Whanganui comme institution d’un « Milieu commun » et d’un principe d’inséparabilité entre Humains et Non-Humains

A la ZAD de ND des Landes

Acqua bene Comune (ABC) à Naples

Faut-il un « Parlement des Choses » ?


Personnifier ou ne pas personnifier les Non-Humains ?

- Sarah Vanuxem "La propriété de la terre"
- Baptiste Morizot Les diplomates et Sur la piste animale

voir : La propriété privée au secours des forêts ? (ou les paradoxes des nouveaux communs sylvestres), – S.I.Lex –,19 août 2019.

A la fin du mois dernier, le philosophe Baptiste Morizot – auteur des ouvrages Les Diplomates et Sur la piste animale – a publié une intéressante tribune sur le site du journal Le Monde, intitulée « Si la propriété privée permet d’exploiter, pourquoi ne permettrait-elle pas de protéger ? ». On la retrouve en libre accès sur le site de l’association ASPAS (ASsociation pour la Protection des Animaux Sauvages), sous le titre « Raviver les flammes du vivant ». Ce texte avait pour but de soutenir le projet « Vercors Vie Sauvage » porté par l’ASPAS qui cherchait à rassembler 650 000 euros en financement participatif afin d’acquérir 500 hectares de forêt – formant auparavant un domaine privé de chasse – pour établir une « Réserve de vie sauvage », en libre évolution.


lire aussi

- Faire atterrir les Communs numériques : des utopies métaphysiques aux nouveaux territoires de l’hétérotopie, – S.I.Lex – 20 juillet 2019.

La semaine dernière, j’ai eu l’occasion d’être invité pour une intervention au colloque « Territoires solidaires en communs : controverses à l’horizon du translocalisme » qui s’est tenu à Cerisy. Les organisateurs m’avaient demandé de traiter la question des Communs numériques, sujet sur lequel j’ai pu intervenir et écrire à de nombreuses reprises ces dix dernières années. Néanmoins, depuis environ deux ans, mon approche de ces sujets a changé graduellement et j’éprouvais le besoin de ne plus présenter les Communs de la connaissance comme j’avais l’habitude de le faire auparavant (voir ici), mais sans parvenir à trouver la bonne manière de reformuler mon propos.

Il me semble cette fois être parvenu à lever ces blocages, en poursuivant un travail entamé au début de l’année avec la série Accueillir les Non-Humains dans les Communs publiée sur ce blog. L’idée consiste à rapprocher les analyses fondatrices d’Elinor Ostrom sur les Communs de la théorie de l’acteur-réseaudéveloppée par Bruno Latour et Michel Callon, en s’inspirant également des pistes extrêmement fécondes ouvertes par l’anthropologue Anna Tsing dans son ouvrage Le Champignon de la fin du monde. Cette approche « hybride » peut s’appliquer aux Communs (dits) naturels mais, comme j’ai essayé de le montrer dans l’intervention, elle donne également des résultats intéressants lorsqu’on l’utilise pour traiter des Communs numériques.

L’intervention à Cerisy a été enregistrée et elle peut être écoutéeen podcast sur le site de France Culture.

- Des lieux aux liens : ce que les Communs font à la propriété, – S.I.Lex –, le 25 juin 2019

La semaine dernière, j’étais invité au troisième Forum National des Lieux Intermédiaires et Indépendants, qui se tenait cette année à Rennes, autour de la thématique : « Faire Commun(s). Comment faire ?« . La Coordination des Lieux Intermédiaires et Indépendants regroupe des acteurs des lieux d’arts et de culture collaboratifs et expérimentaux, au sein desquels la question des Communs est aujourd’hui largement mobilisée et débattue.

Jules Desgouttes, animateur du collectif ARTFactories/Autre(s)pARTs, m’avait demandé de participer à une séance de mini-conférences pour traiter du sujet : « Des lieux aux liens : ce que la propriété fait aux Communs« . Ce fut l’occasion pour moi de mettre en discussion certaines questions que j’ai commencé à explorer cette année, comme celle de la reformulation des Communs en vue d’y inclure le rapport aux Non-Humains.

La conférence a été filmée, ainsi que les échanges avec les participants à l’atelier et j’ai retranscrit au-dessous mes propos introductifs.

- Accueillir les Non-Humains dans les Communs – S.I.Lex –

- Oublier les « ressources » pour ancrer les Communs dans une « communauté biotique », 10 janvier 2019.

- En-deçà des arrangements institutionnels, les « agencements socio-écologiques », 16 janvier 2019.

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