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Covid-19 et solutions numériques collaboratives résilientes

Bonjour à tous,

En cette période de confinement, les LabFabs sont fermés. Les OpenLabs n’auront pas lieu, jusqu’à nouvel ordre.

Pour continuer de travailler, d’apprendre, (…) à distance, un nombre d’outils sont disponibles. En voici, quelques uns, cette liste n’étant, bien entendu, non exhaustive.

Nous évoquerons en fin d’article les messages et propositions reçus pour fabriquer des dispositifs médicaux pour répondre à la crise sanitaire actuelle. Car les Makers ont du coeur et veulent être utiles.

Prenez bien soin de vous et de tous, Restez bien confinés chez vous !

1ere étape – s’assurer d’avoir une connexion Internet et optimiser son usage :

Le guide de l’ARCEP pour optimiser sa connexion Internet en situation de télétravail : https://www.arcep.fr/demarches-et-services/utilisateurs/teletravail-et-connexion-internet.html

Un Framablog avec des explications pédagogiques sur l’Internet pendant le confinement : https://framablog.org/2020/03/21/linternet-pendant-le-confinement/ (auteur : Stéphane Bortzmeyer, informaticien spécialiste des réseaux. cf sa fiche Wikipédia)

Les solutions hébergées

Applications de visio : 

Afin de continuer à échanger, quelques solutions visio sont disponible, de manière ouverte :

  • L’hébergeur associatif rennais Grifon a mis en place une solution de visioconférence (sur la base des développements de jitsi et de framasoft ) : https://framatalk.grifon.fr/

D’autres solutions existent, mais nécessitent un compte :

MàJ du 25/03 : Zoom permet à l’administrateur des visio d’accéder à un ensemble d’informations personnelles. Pour cela, l’Electronic Frontier Fondation ne recommande pas l’utilisation de cet outil (
https://www.eff.org/deeplinks/2020/03/what-you-should-know-about-online-tools-during-covid-19-crisis )

Pour réussir une visio, quelques pratiques collectives sont nécessaires. Elles sont résumées dans le dessin ci-dessous :

Pour éviter une crise de la quarantaine, la Maison des Associations de Rennes et l’association BUG alertent sur le risque d’isolement durant cette période, et propose un article très complémentaire à celui-ci : “Confinés, pas isolés : organiser une réunion par visioconférence“.

Applications de discussions à distance : 

Différentes applications mobiles permettent de désengorger les mails, et surtout, de permettre un échange en discussion aussi bien sur ordinateur que téléphone. L’enregistrement est obligatoire pour chacune des applications, via le numéro de téléphone. L’application la plus communément utilisée est WhatsApp, mais des applications respectueuses des droits et de la vie privée existent :

Outils de chats en équipe : 

Outils cloud : 

CryptPad propose une solution regroupant un ensemble d’outils facilitant le travail collaboratif, avec des solutions de pad, de cloud, d’envoi de fichier, …

Framasoft propose un ensemble plus important d’outils :
https://degooglisons-internet.org/fr/list/

Ces services, proposés par Framasoft, sont souvent similaires au listing fait ici : les développement informatiques, libres, sont répliqués sur différents serveurs, gérés par différentes structures.

Transferts de fichiers : 

Outils pad / de prise de notes collectives : 

Ressources pédagogiques d’apprentissage : 

Ressource pédagogiques autres (résilience, …) : 

L’autohébergement

Des solutions d’autohébergement sont aussi possibles, nécessitant du matériel informatique disponible et une bonne connexion à Internet.

Nous vous présentons des solutions simples avec peu de matériel.

L’une de ces solutions, facile à mettre en oeuvre, est le logiciel libre YunoHost : https://yunohost.org/#/
Reposant des briques du système d’exploitation Linux Debian, ce logiciel permet d’installer un ensemble d’application permettant un travail collaboratif.

Le cas le plus simple à mettre en oeuvre, est d’utiliser un Raspberry Pi (
https://www.raspberrypi.org/ ) et d’y installer une carte micro SD sur laquelle YunoHost a été installée.
L’ensemble des étapes nécessaires à son installation sont très bien explicitées et décrites à cette adresse :
https://yunohost.org/#/docs_fr

Attention toutefois, l’autohébergement, même s’il est facilité par YunoHost, présente ses limites, comme la plateforme peut l’avertir : “la qualité et les performances ne seront probablement pas aussi bonnes que des services premium, et l’auto-hébergement requiert du travail et de la patience (et donc des tâches d’administration, de gestion de comptes, de mise à jour …)“.

Il y a aussi quelques prérequis, techniques : avoir, naturellement, un bon débit à internet (la Fibre privilégie les pratiques d’autohébergement, par son débit, montant et descendant, performant) et, avoir la main sur le paramétrage de sa Box Internet, afin de pouvoir configurer l’accès à internet du serveur mis en place.

Les applications de YunoHost :

Une fois la carte “flashée” et le Raspberry Pi branché sur son réseau local, il est alors possible d’y installer un ensemble d’application, comme par exemple, WordPress, pour l’hébergement de site web, Etherpad, pour écrire de manière collaborative, Nextcloud, pour héberger des fichiers, DokuWiki ou GitLab, pour documenter, …

Les applications peuvent alors être installées directement par l’interface web d’administration du serveur.

Actuellement : usage expérimental au sein du Service Numérique de Rennes Métropole

En complément des outils DSI (Direction des systèmes d’information) et pour préserver les ressources, c’est la solution actuellement utilisée par le Service Numérique de Rennes Métropole qui assure une continuité de service et un travail collaboratif à distance : hébergé sur un Raspberry Pi 2, YunoHost

Cela permet de décharger les réseaux internes à Rennes Métropole et de se synchroniser lors des moments les plus calmes.

Deux services sont actuellement opérationnels :
– Etherpad, afin de rédiger des documents en collaboratifs ;
– NextCloud, afin d’héberger des documents et les partager au sein du Service.

Retour d’expérience :

Quelques problèmes peuvent être rencontrés lors de la mise en place d’un “mini serveur” chez soit, et notamment, un problème appelé le “hairpinning” : la plupart des fournisseurs d’accès à internet grands publics ne permettent pas de se connecter, par Internet, sur un équipement étant sur son réseau local. Il est ainsi compliqué de se connecter aux services que l’on héberge soit même.
L’une des solutions est d’accéder à son serveur au travers d’un VPN, ou de le relier directement à un VPN.
Des hébergeurs locaux proposent des services de VPN, c’est notamment le cas, à Rennes, de Griffon : https://grifon.fr/ (bravo !)

Aussi, la solution mise en place permet un bon usage pour un nombre d’utilisateurs réduits (une quinzaine) sans pénaliser la bande passante de l’hébergeur, et dans la limite des capacités du serveur. Les derniers Raspberry Pi, plus puissants, permettent certainement l’usage d’un plus grand nombre d’application.

Les messages reçus pour aider dans cette période de crise Covid-19 :

Plusieurs messages proposent d’imprimer en 3D des dispositifs médicaux ou de fabriquer des masques.

Nous souhaitons bien évidemment aider au maximum.

Sur ce point , nous relayons le message du réseau français des fablabs dans son communiqué du 20 mars :

“Nous appelons également à la plus grande prudence quant à la mise en œuvre de projets liés à des dispositifs médicaux : si de nombreux membres du réseau ont très tôt fait preuve de leur grand sens du civisme et de l’entraide en proposant spontanément de mettre leur énergie et leurs compétences au service du bien commun, la situation d’urgence ne doit pas laisser place à de la confusion ni à de la mise en danger involontaire de soi ou d’autrui. Nous avons besoin de coordonner nos actions et de le faire en concertation avec les autorités compétentes, pour répondre précisément aux besoins des structures de santé et de protection civile, selon des cahiers des charges bien définis, et dans un cadre précis.”

Le lien : http://www.fablab.fr/actualites/article/communique-du-20-mars-2020

Par ailleurs, il faut admettre que les LabFab ne sont pas dimensionnés pour produire en masse. Nous sommes des prototypeurs. On sait avec agilité provoquer la créativité, passer de l’idée au concept et le fabriquer de façon tangible. On sait se tromper pour s’améliorer en continue avec d’autres car nous documentons en ligne nos projets sous licence ouverte. On aime partager des connaissances, tester des modèles pédagogiques. Au mieux, nos productions restent de la toute petite série. Une usine avec toutes ses normes de qualité, réquisitionnée pour produire des masques ou des éléments pour des respirateurs saurait répondre à la demande.

Les fablabs ne remplacent pas les modèles industriels, il doit y avoir hybridation. Des étapes restent à franchir. Et pour cela, avec optimisme, il faut déjà se projeter sur les mois à venir et les modèles à (re)mettre en oeuvre : résilience, compétences et ressources locales, coopération ouverte, valorisation des “faiseurs”, …etc.

Chaleureux encouragements à tous ceux qui sont actuellement mobilisés, et à tous pour stopper le virus en restant chez soi !

source photo : https://twitter.com/PDoudous

Crédits : Illustration principale par Matthieu Persan –
http://www.barbudesign.com/

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Voir en ligne : http://www.labfab.fr/covid-19-et-so...

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