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Regard de Solenn Balbous sur la facilitation de territoire

7ème épisode d’une série de témoignages de praticiens de la participation

En début d’année 2020 s’est tenue la première session de formation à la facilitation de territoire, animée par l’équipe de Collporterre. Quelques mois plus tard, des participants témoignent des apprentissages qu’ils en ont retirée.

Cet article donne la parole à Solenn BALBOUS, chargée de mission au sein du service "Proximité" de la ville de Brest (29).

En quoi la formation de facilitation de territoire a-t-elle changé ton regard sur la participation ?

Cela m’a permis de mettre des mots sur ma pratique, sur des façons de faire dont je n’avais pas forcément conscience. Comme l’importance de l’informel dans la vie d’un projet et le fait que la route la plus droite n’est pas forcément la plus rapide quand on travaille la participation. Et sur ce point, le schéma qui illustre la posture de facilitateur.ice m’a beaucoup marqué.

J’ai aussi pris conscience de l’importance du rôle du facilitateur : il doit avoir la vision, garder le cap mais en même temps, il doit aussi s’assurer que tout le monde reste bien dans le bateau.

Concrètement, en quoi cette formation a-t-elle fait évoluer ton quotidien professionnel ?

J’accorde désormais plus de place à l’informel ; je prends plus de temps pour ça. Maintenant, j’ai bien conscience que c’est au moins aussi important qu’un Copil !

Et puis j’essaie aussi davantage que chacun prenne sa part dans le projet, que ce soit plus collectif, avec les habitants mais aussi avec les collègues. Pour exemple, pendant le confinement, on a organisé des visios avec les ex-membres des conseils de quartier. Au départ, il y a eu des blocages, plusieurs collègues étaient contre le fait d’utiliser la visio. Et sur ce sujet, j’ai réussi à m’effacer davantage, à laisser la place pour que chacun se réapproprie le sujet. Et au final, les peurs se sont dissipées, il y a eu de l’émulation collective et les visios ont pu se faire. Je pense vraiment que la formation m’a permis d’adopter davantage cette posture du lacher-prise, de confiance en l’autre.

Quels sont selon toi les plus grands défis pour développer ce métier de facilitateur.ice de territoire ?

Le premier défi serait peut-être de convaincre. Et selon moi, cela passe par le fait de communiquer plus sur nos méthodes de travail, auprès des collègues, des directions et des élus. Il faudrait faire l’effort de mettre par écrit des récits de projet, ce que je ne fais pas encore suffisamment. A l’image des carnets de bord, cela permettrait de donner à voir le travail réalisé, la vie du projet dans son ensemble - et non plus seulement les 3 ou 4 réunions de travail dans l’année.

L’autre défi serait pour moi de former des collègues à la posture de facilitation de territoire. En tant que techniciens de collectivité, on est bien formés en méthodologies de projet ; mais cela ne suffit pas pour susciter la participation et faire que le projet soient co-portés dans les quartiers.

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