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Les propositions de l’atelier contributif "Le modèle social français face au numérique"
Près de cent personnes ont participé samedi 24 janvier à Brest à 8 ateliers autour d’une vingtaine d’animateurs sur La société face à la métamorphose numérique en reprenant la méthodologie contributive de Nod-A proposée par le CN Num.
Retour de l’atelier : Le modèle social français face au numérique
Le modèle social français face au numérique : retour sur les enjeux
Nous sommes actuellement dans une phase de transition où le numérique produit, accélère, ou rend possible, des reconfigurations importantes de l’emploi et du travail qui sont deux dynamiques différentes :
Du côté de l’emploi : le numérique fait disparaître des métiers (manuels comme intellectuels) sans affirmer encore dans quelle mesure il sera capable d’en recréer en quantité au moins équivalente. Le numérique modifie aussi les pratiques de recherche d’emploi et de recrutement, ce qui implique une reconfiguration de toute la chaine en matière d’emploi, de l’enseignement supérieur aux entreprises.
Du côté du travail : le numérique brouille les frontières (travail à domicile, joignabilité constante, pratiques “collaboratives” gratuites ou non, multi-activités et auto-entrepreneuriat, “travail gratuit” des internautes…) et accentue la tendance de l’individualisation du travail (dématérialisation, mode projet, informatique individuelle, affaiblissement des mécanismes collectifs…).
Comment peut-on redéfinir des droits, des modes de négociation, des formes de mesure et de rémunération, pour anticiper les conséquences des transformations numériques sur le travail et l’emploi ?
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Propositions des participants
Retour sur les 3 défis et 3 propositions formulés par les participants du groupe.
Défi 1 : Les nouvelles intermittences
Le numérique apporte dans la vie professionnelle de nombre d’entre nous, des intermittences choisies ou subies de nos parcours professionnels lorsque nous changeons d’employeurs, de clients, que nous faisons une formation, par exemple.
Il favorise également les collaborations ponctuelles entre individus, entre entreprises.
Il se pose alors la question de comment donner une forme à ces rapports professionnels de courte durée et comment en maximiser les cotés positifs pour la société.
Proposition 1 : Reconnaitre et encadrer les intermittences.
Pour encadrer ces relations professionnelles intermittentes et permettre de préserver les intérêts des différentes parties prenantes à ces relations, nous proposons que soit possible la création de « coopératives de projets ».
Ces coopératives, qui pourraient s’inspirer des SCIC, porteraient un projet professionnel et ressembleraient les différentes parties prenantes du projet, qu’il s’agisse d’entreprises, de travailleurs indépendants, de collectivités. Ces parties prenantes assureraient les gouvernance du projet dans le cadre de la coopérative.
Il est également possible d’imaginer une reconnaissance du statut d’intermittent du travail.
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Défi 2 : La place de l’individu dans le collectif et dans un territoire
Les outils numériques révolutionnent la façon d’être ensemble. Ils permettent de s’affranchir des distances, via les réseaux et les outils de communications : emails, visioconférences, partages de documents, commande à distance, surveillance, …
Ils permettent également de jouer avec le temps, de travailler en horaires décalés, hors de son lieu ou de son temps de travail, ainsi que de continuer sa vie personnelle dans les temps dévolus au travail.
Voir la proposition : Maximiser les espaces de type « tiers lieux » et leur impact
Cela révolutionne la place de chacun dans l’espace, dans sa relation aux autres (proches, groupes de travail, collègues, supérieurs, voisins, ….), parce la révolution numérique place un objet intermédiaire dans une grande partie de nos relations professionnelles ou personnelles : le réseau et les outils numérique. Toutefois, si cet objet intermédiaire fait partie de l’ensemble de relations aux autres, il n’occupe pas (pas encore ?) complètement les possibilités de ces relations.
Par conséquent, le recours massif au outils numériques entraine également la possibilité pour certains d’un isolement, d’une marginalisation, d’un déclassement, par oubli ou impossibilité d’accéder à ces relations formelles et informelle auxquelles le numérique ne permet pas d’accéder.
Par contre, il implique également la possibilité à d’autres d’effectuer l’essentiel de leur activité professionnelle en tout lieu qui permet d’accéder aux ressources de l’Internet, et de modifier les déplacements, les lieux d’habitation de nombre d’entre nous.
Proposition 2 : Maximiser les espaces de type « tiers lieux » et leur impact
Les tiers lieux, qui permettent un accès aux réseaux, une sociabilité professionnelle et personnelle, peuvent contribuer à profiter pleinement des avantages des outils numériques et d’en minimiser les dangers.
Pour augmenter l’efficacité des tiers lieux, leur permettre de jouer un rôle de lien social augmenté, de lieux de sérendipité, d’innovation, il faut encourager leur ouverture dans l’ensemble du territoire et faciliter leur accessibilité pour tous.
Il faut également permettre à des lieux existants de s’ouvrir à la fonction de tiers lieux (bibliothèques, bars, commerces en zone rurale particulièrement,..)
Des tiers lieux présents sur l’ensemble du territoire peuvent également contribuer à diminuer les temps de transports et les dépenses énergétiques associées.
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Défi 3 : Transformation des emplois et des compétences
Les emplois de demain ne seront pas ceux d’hier.
Les métiers se transforment, les compétences initiales ne suffisent plus.
C’est à la fois une menace pour ceux qui sont fragilisés par cette transformation et une opportunité de voir l’émergence de parcours plus variés, plus diversifiés.
Parmi les personnes fragilisées, celles et ceux dont les emplois, les métiers, les compétences sont en mutation ou appelés à disparaitre à court ou moyen terme doivent faire l’objet d’une attention particulière.Se pose également la question de la reconnaissance des compétences numériques acquises au cours de la vie à leur juste valeur et de la construction de compétences numériques qui ne soient pas périssables.
Proposition 3 : Outiller le droit à la formation
Développer plus fortement et outiller le droit à la formation.
Reconnaitre un droit universel à la formation tout au long de la vie qui d’autant plus important que la formation initiale a été courte.
Mettre en place des environnements de formation professionelle et citoyenne qui décloisonnent l’employabilité de la construction de soi.
L’anticipation des nouveau métiers et compétences demande que soient correctement identifiées et favoriser les compétences pérennes. Il faut encourager les employeurs et les acteurs collectifs à anticiper et comprendre les évolutions dans les formations et les référentiels métiers.
Il faut favoriser et inciter à des bilans de compétences réguliers.
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Retrouvez l’article de synthèse qui reprend les propositions des 8 ateliers contributifs.
Ces rencontres étaient organisées par la Ville de Brest, Brest métropole, en partenariat avec l’Université de Bretagne Occidentale et la Cantine numérique brestoise. dans le cadre de la concertation nationale sur le numérique.
Voir en ligne : http://www.a-brest.net/article17169.html