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Le Tiers Lien : Des rencontres pour un monde qui change

Appel à contribution des développeurs du libre

À propos du projet

Le Tiers Lien est un projet d’émergence de petits groupes éphémères pour développer du lien social. A côté de certains espaces destinés à entretenir l’âme collective (bars culturels…) , et complémentaire des tiers lieux dont l’objectif est plus "programmatique" (expression artistique, expérimentation sociale de quartier…), il a spécifiquement pour ambition de décloisonner les groupes sociaux, invitant tous les types de citoyens (et évidemment citoyennes) à s’y rencontrer pour explorer "nos vies" et soutenir les projets de chacun.

Un réseau social internet basé sur du Libre et sur un modèle quasi opposé à FB pourrait apporter une contribution significative à sa dynamique.

Nous pouvons imaginer au moins deux types de "rencontres" du Tiers Lien :

  • Des petits groupes éphémères de 5 ou 6 personnes développant leur capacité d’écoute mutuelle, de découverte d’expériences et mondes sociaux différents, d’entraide pendant quelques semaines, quelques mois
  • des rencontres plus larges, "à thème", justifiant d’apporter des contributions "éclairées" issues de la société civile (associations militantes ou professionnelles) ou des scientifiques par exemple, refaisant contact entre société à la base et "experts" (refondation homéopathique d’une culture populaire)

Mais comment dans les villes ou dans les espaces ruraux faire se rencontrer ceux qui justement ne se croisent pas d’habitude ? Eviter que les militants se retrouvent entre militants, et les désabusés entre désabusés ?

Faut-il commencer petit et faire au fil des ans des émules par le bouche à oreille ? Atteindrons-nous une masse critique avant de nous essouffler ? Je propose plutôt d’expérimenter divers prototypes, dont un outil s’appuyant en partie sur Internet, dont le cahier des charges est ébauché dans ce document.
J’invite la communauté du logiciel libre à s’emparer du projet pour construire le "point d’ancrage" du Tiers Lien dans le monde des réseaux sociaux.

En quoi ce projet est-il singulier et créatif ?

Le Tiers Lien propose un processus social inédit, comblant un vide entre la solitude de ceux qui ne savent pas comment faire bouger les choses (ou sont découragés) et ceux qui sont déjà mobilisés dans des actions collectives militantes, quelque soit le thème (économique, social, environnemental, entrepreneurial...). Ceci de façon 100% horizontale, auto-organisée, décloisonnante (au moins dans l’intention, les expérimentations diront si nous réussirons). Il ne s’agit pas d’une logique d’assistance basée sur une analyse a priori de "besoins" de certaines populations, mais du pari que des rencontres non violentes sont possibles et pertinentes pour co-créer une société plus vivable et désirable en y contribuant à partir du "micro".

Quelle est la plus-value sociale du projet ?

Le Tiers Lien contribue à modifier le regard des participants sur les citoyens d’autres métiers, conditions, préoccupations… en invitant à créer des liens interpersonnels sans enjeu autre que « faire société »
Chacun vient pour être écouté sans jugement (un cadre commun est proposé), peut-être surpris, touché, mais aussi bousculé avec respect et soutenu dans ses projets. L’intuition sous-jacente est que cela permet ensuite à chacun de conduire sa propre vie avec plus de conscience, d’éthique, et de mieux accepter (pas nécessairement adopter) des points de vue différents. Peut-être pas après deux rencontres d’un seul groupe, mais après quelques mois de mise en lien avec d’autres « étrangers d’à côté ». Les participants
deviennent des "côtoyens", citoyens qui acceptent puis apprécient de se côtoyer.

Quel est le potentiel de déploiement de cette initiative ?

Le « modèle » est en construction, plusieurs expérimentations locales peuvent être prévues en parallèle, avec ou sans le support de la plate-forme web citée plus haut, en accordant une part plus ou moins importante aux rencontres « à thème », etc.
Le seul point de vigilance consiste à coordonner ceux qui souhaitent porter une initiative semblable pour définir des modalités de partage d’expérience, de coconstruction des règles proposées aux participants, pour apporter des garanties suffisantes de protection des personnes et de leurs informations personnelles. La rédaction d’une « charte du Tiers Lien » fait partie du projet.
Un accompagnement de type recherche-action en sciences sociales serait probablement utile pour définir les meilleures conditions de déploiement. A terme, ce dispositif ne nécessitant pratiquement aucune infrastructure pourrait être déployé dans chaque ville / pays où une poignée de personnes seraient prêtes à le porter.

Quel a été le facteur déclenchant de ce projet ?

La participation de l’auteur (Thierry Merle) au MOOC u.lab 1x du Presencing Institute fin 2019, et l’opportunité de coconstruire un « prototype » dans le cadre du u.lab 2x de février à juin 2020. L’AMI « Fabrique des Territoires » semblait aussi inviter à créer des espaces de contribution sociétale où le « Tiers Lien » se reconnaissait, tout en se situant plus en complément des Tiers Lieux existants (et susceptible de les valoriser) que comme projet de Tiers Lieu à part entière.
Le reste est plus subjectif, voire existentiel : j’ai eu le sentiment que c’était ce que je pouvais et devais faire d’utile, à ce moment de ma vie, compte tenu de ma perception de la société, au travers de 40 ans d’un parcours professionnel et personnel lui-même très transversal.

Quel est le modèle économique de ce projet ?

A ce jour, il s’agit d’un investissement personnel sans sponsor ni modèle défini. Ce projet devrait être "hébergé" dans une structure morale (association, fondation, mutuelle...) qui reste à créer, l’initiateur n’ayant pas l’intention d’y faire carrière (à 63 ans, c’est un peu tard...). Mais toute piste de financement des premiers mois sera bienvenue pour que je puisse y consacrer le temps nécessaire à un lancement pérenne (2 ans ?). La réponse à l’AMI Fabrique des Territoires était une première tentative, projet non retenu lors de la 1e vague de janvier 2020.
L’essentiel à mes yeux reste que ce projet soit à l’abri de toute tentative de récupération programmatique, de prise de pouvoir d’une école de pensée... et de toute incertitude liée à des financements conditionnels liés à des "résultats" économiques ou sociaux "objectifs".
Comme je l’ai écrit dans le document sur le projet web, "le lien social n’est pas une marchandise".

Références

Les premiers pas se sont faits dans un groupe LinkedIn "Tiers Lien" créé pour l’occasion, une accessibilité plus large a été rendue possible par la création récente du site web www.tierslien.com.
Des références plus bibliographiques sont proposées dans le document relatif au projet web support


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