la Voute Nubienne
Pour des Toits de terre au Sahel, accéder de manière pérenne et le plus vite possible à un habitat décent
À propos du projet
La voute nubienne est une voute de briques de terre crue, construite sans coffrage. La technique est originaire de Nubie, en Haute-Egypte, ou certains âgés de plus de 3 500 ans sont encore visibles aujourd’hui.
Plusieurs millions d’habitants des zones de type sahélien n’ont plus accès à un habitat décent. Pour réaliser leurs toitures, le recours au bois (ressources ligneuses disparaissant ou disparues) et à la tôle et au béton (inadaptés) les enferment dans un véritable cercle vicieux de pauvreté.
La mission d’AVN est de permettre au plus grand nombre d’entre eux d’accéder de manière pérenne et le plus vite possible à un habitat décent. Pour ce faire, elle mène le programme "Pour des Toits de Terre au Sahel", dans la logique suivante : UN TOIT + UN MÉTIER + UN MARCHÉ
En quoi ce projet est-il singulier et créatif ?
En Afrique sahélienne, du fait de la déforestation et de la croissance démographique, le bois et la paille utilisés traditionnellement pour les toitures et charpentes disparaissent rapidement.
Les toitures de tôle (seule alternative proposée actuellement au plus grand nombre) ne sont clairement pas adaptées pour des questions tout autant économiques (importation de matériaux), que d’utilisation (perte de l’usage du toit-terrasse) et bien sûr de confort (thermique, acoustique, esthétique...). Le parpaing de ciment et le béton, importés également, ne sont pas plus adaptés et ne sont d’ailleurs utilisés que par une faible minorité aisée.
Quelle est la plus-value sociale du projet ?
Un toit - AVN a adapté et validé une technique constructive entièrement en matériaux locaux (terre et pierres pour les fondations) : la Voûte Nubienne. Cette technique permet la réalisation de bâtiments solides et confortables, adaptés aux économies locales et donc aux attentes et demandes des populations.
Un métier - AVN a permis l’émergence d’une offre, le métier d’artisan-maçon VN, et la transmission de ce métier sous forme de compagnonnage.
Un marché - AVN propose un programme et une méthodologie permettant, au travers de la formation de "vulgarisateurs" locaux, d’amorcer un marché autonome et croissant de la VN, renversant ainsi de manière pérenne la problématique de l’habitat sahélien.
Début 2012, plus d’une centaine d’artisans vn avaient déjà bâti plus de 1300 Voûtes Nubiennes (environ 10 km de mètres linéaires de VN) dans 3 pays principaux.
La croissance annuelle moyenne du marché de la VN est de l’ordre de 36% et chaque VN bâtie représente une économie potentielle d’environ 4 arbres ou 20 tôles.
Au rythme de cette croissance, un effet de seuil suffisant sur l’ensemble de la zone sahélienne peut être atteint en 15 ans. Ce qui permettra de transformer la problématique de l’habitat sahélien en un cercle vertueux de développement.
Quel est le potentiel de déploiement de cette initiative ?
Les populations sahéliennes sont enfermées dans un cercle vicieux : elles sont dans l’obligation d’affecter à l’achat de ces matériaux importés leurs faibles budgets d’alimentation, de santé et d’éducation, pour des résultats architecturaux inadéquats.
D’après l’ONU et le World Resources Institute, plus de la moitié des populations sahéliennes - soit plusieurs dizaines de millions de familles - n’ont pas accès à un habitat décent.
Quel a été le facteur déclenchant de ce projet ?
Il y a une dizaine d’années, pour renverser cette problématique, un maçon français, Thomas Granier, et un cultivateur burkinabé, Séri Youlou, ont fondé l’Association "la Voûte Nubienne" (AVN) et son programme "Pour des Toits de Terre au Sahel".
La mission d’AVN est de permettre, au plus vite, et pour le plus grand nombre de personnes, l’accès à une architecture adaptée.
Pour réaliser cette mission, leur postulat est le suivant : "il faut une solution globale intégrant : une technique de construction de toits adaptés, maîtrisée par des artisans de métier capables de diffuser leur savoir-faire, dans une réalité de marchés locaux"
Quel est le modèle économique de ce projet ?
Ce modèle économique d’entrepreneuriat social, est exemplaire : des "Investisseurs Sociaux" (les IS), permettent à des structures agissantes (AVN et ses partenaires), de mobiliser et dynamiser des acteurs de terrain, afin de déployer une technologie adaptée, sur des territoires ciblés, en s’appuyant sur l’émergence de marchés.
In fine, le but est que les clients naturels - c’est-à-dire les collectivités locales africaines en charge de mener une politique d’amélioration de l’habitat, de protection de l’environnement et de soutien à l’économie locale, qui représentent donc les bénéficiaires finaux - puissent acheter la prestation d’amorçage du marché VN à AVN (ou à des acteurs-partenaires formés par AVN à cette fin).
Références