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Le stress par l’atelier Lire-ecrire ATD quart monde

Le stress peut avoir des pouvoirs positifs, mais aussi être néfaste.
Le stress positif peut être provoqué par une envie de réussir à surmonter des défis.
Le stress négatif vient de la répétition des difficultés, de réponses négatives, et cela provoque des angoisses.
J’ai vécu plusieurs sortes de stress, le premier et le plus fort est économique : réussir à avoir un repas pour toute ma famille jusqu’à la fin du mois. Cela me provoque un haut niveau de stress qui a pour conséquence de me rendre malade.
Par contre le stress positif me donne de l’énergie, l’envie d’aller encore plus loin dans mes projets et de ne rien lâcher quoi qu’il en coûte.

Le stress, qu’est-ce que c’est ? Plutôt que de chercher une définition, je me demande : quand est-ce que je me sens « stressée » et pourquoi ?
Il y a quelques années, quand j’étais enseignante, je me sentais toujours très stressée quand approchait la rentrée de septembre. Rencontrer de nouveaux groupes d’élèves, aborder de nouveaux programmes . . . serai-je à la hauteur ? et ces élèves, comment vont-ils me juger ?
Peut-on dire alors que je suis stressée quand j’ai peur de l’échec, du jugement d’autrui, de ne pas être capable de remplir la tâche attendue ?
En vieillissant, je me rends compte que je suis stressée par des choses minuscules et quotidiennes : peur de rater un train, d’être en retard à un rendez-vous ou de me tromper de jour, d’oublier quelque chose d’important . . . Mais je vois aussi qu’il y a des stress qui peuvent être positifs. Exemple : je me suis sentie peu à peu très stressée au moment de prendre ma voiture. : « Et si je causais un accident ? » J’ai compris alors que ce stress était un avertissement : « Il est temps que j’arrête de conduire ! » Ce que j’ai fait, progressivement.
Il n’y a quand même pas que ça. Aujourd’hui, je suis surtout « stressée » (je pourrais dire « angoissée ») quand je pense au devenir de la planète, à tout ce qui la menace, à toutes nos négligences collectives, et aussi aux énormes difficultés que nous rencontrons tous pour essayer de construire un monde respectueux de chacun et un peu plus fraternel. Quelle impuissance est la nôtre !
L’anti-stress est-il alors de se dire : « Nous n’avons peut-être qu’une petite part de responsabilité dans tout cela . . . mais tâchons au moins de faire ce que nous pouvons ! » ?

Le stress pour moi c’est beaucoup de choses, ce peut être permanent ou occasionnel, ou du bon stress. Le stress peut être de la peur avec une boule dans le ventre, très agressif avec des émotions, de la déprime, etc... Le stress donne des maux au corps, des problèmes au dos, digestifs.
Il y a des stress permanents qui peuvent être graves où il faut consulter.
Le stress occasionnel qui remonte des problèmes de la vie de tous les jours : le manque d’argent, pas assez de travail, ne pas pouvoir aider mon enfant comme je voudrais, des difficultés à marcher, les violences, le covid et tout ce qui se passe dans le monde. La peur de déranger en demandant aux autres. Et l’angoisse des autres que je reçois en plein cœur, jusqu’à me faire pleurer.

Si le stress est passager, il peut aider à oser, se dépasser, aller vers l’inconnu.
Si le stress se prolonge s’installe, ses effets peuvent être dévastateurs, et amener à fuir, à vivre dans la peur, à s’installer dans une grande passivité en bloquant l’adaptation à de nouvelles situations.
J’aime apprendre, découvrir, essayer, proposer et donc je sens le stress monter, car je doute souvent. Ce stress-là est un moteur , car par expérience je sais que se tromper aide aussi à avancer.

Il y a le stress qui me met durablement dans l’inquiétude, l’indignation, la révolte. Ce qui le provoque ? les malentendus, les fausses informations répétées, les cris des disputes entre enfants, l’impuissance devant les injustices, surtout quand les victimes me sont proches, de même pour les souffrances. Je vis dans l’intranquillité mais, jusqu’ici, jamais dans la déprime.
Et la pandémie ? L’ennemi est invisible, imprévisible et assassin, aveuglément. Mais ce n’est pas lui qui me stresse ; par contre les échanges trop violents sur les tâtonnements pour en venir à bout me peinent ; il faut dire que je supporte mal les conflits... On en sortira bien sûr, fragilisés et plus forts à la fois, si plus solidaires.
Ce qui me stresse de façon lancinante est finalement surtout la perspective d’un fort réchauffement climatique, d’un perte de la bio-diversité et de leurs conséquences pour l’humanité.
Ah oui, il y a aussi de tout petits stress quotidiens dont je ne suis pas fier : un emballage impossible à ouvrir, une voiture devant moi qui lambine, la pub qui s’impose sur certaines chaînes, un partie de scrabble perdue...

Voir en ligne : http://www.atd-lirecrire.infini.fr/...

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