La grainothèque de la médiathèque de Saint-Marc à Brest
À propos du projet
La grainothèque de Saint-Marc permet aux usagers de la médiathèque, et plus généralement aux habitants du quartier, de prendre et de déposer librement des graines bio et locales de légumes, fruits et fleurs. Matérialisée par une boîte en bois, cette grainothèque consiste ainsi en un échange de graines entre particuliers, aussi longtemps que cela répondra à un besoin des habitants du quartier.
A l’échelle locale, la mise en place de la grainothèque de la médiathèque de Saint-Marc s’inscrit dans un projet plus large de valorisation de la nature en ville dans ce quartier de Brest. Plusieurs actions ont ainsi été mises en œuvre depuis 2013 : Fleurissons le quartier, Sauvages de ma rue, fabrication de bacs de culture en palettes et création de bacs Incroyables Comestibles dans le quartier.
A l’échelle nationale et internationale, le principe des grainothèques se développe en réaction à la politique actuellement à l’œuvre de restriction de la commercialisation des graines à un nombre limité de variétés.
En effet, la commercialisation des semences potagères et de plants de légumes est réglementée en France et en Europe selon les directives européennes 2002/55/CE et 92/33/CEE. Et selon ces directives, les semences et plants commercialisés doivent posséder des qualités minimales et appartenir à des variétés distinctes, décrites et inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés.
En outre, ces semences ne sont pas reproductibles par les agriculteurs qui en font l’acquisition.
Outre les difficultés financières pour les agriculteurs engendrées par ce fonctionnement, c’est la menace pour la biodiversité qui est pointée par les défenseurs du libre-échange des graines.
Pleinement légales, les grainothèques ont ainsi pour objectif de sensibiliser le public aux problématiques décrites ci-dessus.
En quoi ce projet est-il singulier et créatif ?
Si les grainothèques se développent dans nombre de lieux en France, elles restent un objet d’étonnement pour les usagers de la médiathèque, et suscitent ainsi des échanges, et, par suite, la transmission d’informations. L’aspect pédagogique étant fondamental sur ce projet.
De nombreuses grainothèques ayant été créées dans le pays de Brest depuis 2014, ce projet ne sera toutefois bientôt plus singulier et créatif. Ce qui est tout à fait positif !
Quelle est la plus-value sociale du projet ?
Permettant à tous de prendre et de déposer librement des graines, la grainothèque permet à chacun de diversifier les variétés dont il dispose, et ce, gratuitement.
Elle permet également d’échanger des graines d’espèces végétales locales bien adaptées au climat et au sol, favorisant ainsi la diversité biologique au sein du territoire.
De plus, la boîte à graines, disposée à l’accueil de la médiathèque, permet de créer de nouveaux échanges avec les usagers autour de questions pratiques (liées au jardinage), tout autant qu’autour de problématiques citoyennes.
Enfin, elle fait venir à la médiathèque quelques habitants non-usagers, occasion pour eux de découvrir ce service.
Quel est le potentiel de déploiement de cette initiative ?
Afin d’approfondir la sensibilisation du public à la question de la sauvegarde de la biodiversité et à la préservation d’espaces de libre-échange, il est envisagé de mettre en place des ateliers d’information liés aux graines : conservation et récolte des graines, informations sur le contexte juridique dans lequel se sont constituées les grainothèques, informations sur la biodiversité et les plantes invasives, etc.
La grainothèque servira ainsi de support à une réflexion élargie sur l’environnement naturel.
Quel a été le facteur déclenchant de ce projet ?
Les grainothèques se sont développées en France sous l’impulsion de l’association Graines de troc. Cette dernière a permis d’en implanter 85 sur le territoire national (carte disponible sur le site).
Sur le modèle des projets initiés par Graines de troc, la grainothèque de Saint-Marc a été créée dans le cadre du réseau graines@brest, réseau collaboratif fédérant des structures et des individuels autour de la question des graines libres dans le pays de Brest.
Cette dynamique de réseau a également rencontré une dynamique de quartier, construite autour de la valorisation de la nature en ville (cf. supra).
Quel est le modèle économique de ce projet ?
La grainothèque fonctionne de manière autonome : des particuliers prennent et déposent des graines. Elle repose sur le principe de gratuité et du partage.
Un investissement de départ peut être fait, afin de garnir la boîte et d’offrir quelques sachets au public. Ce, afin d’inciter à regarnir la boîte. Mais, passés les premiers mois, il est possible de laisser la grainothèque fonctionner en autonomie.
La boîte elle-même peut être un simple carton, accompagné des supports de communication téléchargeables sur le site grainesdetroc.fr. L’important étant avant tout la médiation.
Références
Site Internet grainesdetroc.fr
Groupe Facebook graines@brest