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Ambassad’air : une démarche citoyenne pour la qualité de l’air

A l’heure des démarches participatives et avec un intérêt grandissant sur la question écologique, la Ville de Rennes a mis en place un projet pour et par les citoyens dans le but de sensibiliser et mobiliser autour des problématiques environnementales.

Dans ce cadre, nous avons pu interviewer Jacques Le Letty, chargé de mission environnement à la Maison de la Consommation et de l’Environnement de Rennes.

A propos du projet

“Ambassad’Air” est né d’une envie de plusieurs associations environnementales, du numérique et des élus, d’impliquer les habitants de Rennes sur un enjeu de santé publique et une préoccupation environnementale majeure : la qualité de l’air.
Ce projet innovant s’inspire de l’initiative “Smart Citizen” menée à Barcelone, où, à l’aide de capteurs avec un code informatique libre et ouvert (open-source) les habitants peuvent mesurer la pollution de l’air.
L’expérimentation Ambassad’Air a été lancée en septembre 2016 à Rennes. Elle vise à sensibiliser et mobiliser les citoyens sur les enjeux de la qualité de l’air, en leur donnant les moyens de comprendre, de partager et d’être force de proposition sur cette thématique.

Qui gère l’animation de ce projet ?

La Ville de Rennes, porteuse du projet, a choisie La Maison de la Consommation et de l’Environnement (MCE) pour animer le projet Ambassad’Air.
Elle fournit des kits de mesure aux participants, qui sont ensuite formés et accompagnés tout au long de la démarche. La MCE organise aussi des rencontres, ateliers et balades afin d’informer et de faire participer les citoyens à la démarche. Ces temps de rencontre et de partage permettent aussi la création de lien social.

Comment mobiliser les citoyens sur la qualité de l’air ?

La MCE a lancé des appels à candidature dans des articles de presse, lors de réunion de présentation et par le biais des associations partenaires.
Les premiers volontaires impliqués ​étaient principalement des personnes directement touchées par la thématique de la qualité de l’air : des cyclistes, des “geeks”, des retraités, des personnes malades ou encore d​es militants des associations impliquées dans le projet Ambassad’Air.

Mais alors, comment élargir les publics touchés ?

Alors que le projet visait des quartiers prioritaires, les participants faisaient plutôt partis des catégories sociales élevées, la question s’est alors posée : “comment réussir à toucher un plus large public ?”
Dans cet objectif, le réseau des associations locales a été mobilisé, des capteurs fixes ont été mis en place dans les Maisons de Quartiers.
Les structures scolaires ont également servi d’appui à l’élargissement du projet, que ce soit par le biais de l’intervention d’une association, d’un enseignant ou de parents d’élèves (ayant participé à la démarche).
Au total, c’est plus de 500 collégiens, lycéens et étudiants qui ont été impliqués dans la démarche. Enfin, le bouche à oreille a permis de diffuser plus largement le projet Ambassad’Air.

Comment le projet a évolué depuis sa création ?

Au lancement d’Ambassaid’Air, une cinquantaine de personnes se sont proposées pour tester les capteurs dans leur quotidien, mais seulement 16 d’entre eux ont eu la chance de faire partie du projet. Au début, le programme couvrait les quartiers de Villejean-Beauregard et celui du Blosne, où seul les résidents et les personnes travaillant dans ces quartiers pouvaient y participer.
En 2017, le projet s’est élargi au quartier de Bréquigny et le nombre de participants a doublé. Une trentaine de capteurs libres (Airbeam) étaient alors disponibles, et les Maisons de Quartiers ont été équipées de capteur fixe (Lufdaten).
En 2019, 120 capteurs sont accessibles à l’ensemble de la population de la ville de Rennes, dans le but mobiliser un plus grand nombre d’habitants.

Une nouvelle méthode pour 2019 ?

Plus qu’une nouvelle méthode, il y a eu un changement d’organisation dans la gestion des capteurs. Les années passées les participants gardaient le capteur pendant 6 mois, alors que maintenant le capteur est prêté pour une durée d’un mois. Cela permet une meilleure rotation au sein de la population, et donc une plus forte participation.

De nouveaux horizons ?

A l’avenir, la Maison de la Consommation et de l’Environnement aimerait voir étendre Ambassad’Air aux communes alentours de Rennes, afin de faire sens avec le Plan de protection de l’atmosphère (PPA). Mais il reste un gros travail de sensibilisation des citoyens à la pollution de l’air afin qu’ils s’approprient les problématiques environnementales.

Mélissa Boudaud, Auberi Grimoult, Betty Redonnet.

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